Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Participation Citoyenne Interne

29 juin 2006

Prochaines élections : aborder les questions centrales

Après le CPE, l’immigration. Le point commun entre les deux sujets ? Des questions périphériques à la question centrale : comment créer des emplois en France ?

Nos dirigeants actuels croient-ils sincèrement qu’en triturant les contrats de travail, on parviendra à créer des emplois ? Certes le droit du travail s’est complexifié à l’extrême, la procédure est devenue plus fondamentale que les principes directeurs et, par conséquent, les relations employeurs-employés se sont judiciarisées. La faible représentation collective des salariés et des employeurs contribue d’ailleurs à cette évolution. Toutefois on ne pourra aborder sereinement la réforme nécessaire sans évacuer l’idée qu’une simplification, à elle seule, serait créatrice d’emplois. 

A l’identique le débat sur l’immigration s’inscrit-il dans une logique faussement prioritaire. La maîtrise de l’immigration, tant dans ses flux (quantité) que par les personnes (qualité), est-elle une nécessité, voire une réelle possibilité ? L’intérêt d’une partie de l’électorat pour ce sujet tient à l’incapacité de notre système économique à intégrer les derniers arrivants. A cela s’ajoute la existance d’un réflexe identitaire freinant l’entrée sur le marché du travail des enfants et petits enfants d’immigrés plus anciens. Pour autant mettre en adéquation – cela est-il d’ailleurs vraiment possible ? – les besoins de main d’œuvre et de qualifications de l’économie française avec les offres de service de ressortissants étrangers ne résoudra pas notre incapacité actuelle à créer des emplois. Ce projet est d’ailleurs assez paradoxal alors que près de 5 millions de nos concitoyens cherchent un emploi. Sans pour autant fantasmer sur « l’immigration zero », le signe n’est guère encourageant pour ces personnes. 

Ces deux projets de réforme marquent une ligne politique assez claire : la gestion de la pénurie d’emplois faute d’imagination pour y mettre fin. Et il sera vain de croire que l’opposition dispose de propositions pour répondre à la question centrale. UMP et PS, droite et gauche se rejoignent aujourd’hui dans les principes directeurs de l’organisation de l’économie française : répartition des richesses et espérance de croissance.

Ainsi à droite est-on partisan d’alléger les dépenses de l’Etat (et ses recettes) pour laisser ces richesses auprès des entreprises qui investiront et, la magie du marché aidant, créeront de l’emploi.

A gauche on mise sur la constance, voire l’accroissement des dépenses publiques pour maintenir le pouvoir d’achat et la consommation et, la magie du marché aidant, créer des emplois. 

Sans même avoir besoin de détailler ces orientations, elle sont peut convaincantes ; elles sont en effet celles de nos gouvernants depuis 30 ans et elles n’ont guère permis de créer des emplois. En conséquence soit nous attendons que la magie opère, soit nous considérons que notre organisation est déficiente.

Par organisation nous entendons : compétences des pouvoirs publics en France, capacité d’agir des élus, systèmes de formations (initiale et professionnelle).

La réflexion suppose ici un préalable politique et économique : l’avenir n’est plus – depuis longtemps - à l’isolement (français ou européen), au protectionnisme ou à l’autosuffisance. Il s’agit de trouver des solutions dans un contexte d’économie de libre-échange, mondialisée.

C’est dans ce cadre que l’on peut rappeler que 77 % de la population active française dispose au mieux d’un diplôme équivalent au baccalauréat (26% n’ayant aucun diplôme). Que chaque année 140 000 enfants quittent l’école sans formation et que seulement 37% d’une classe d’âge obtient un diplôme de l’enseignement supérieur.

Dans un contexte où nombreux sont les pays dont les salariés travaillent pour moins chers qu’en France, la concurrence entre individus faiblement qualifiés est illusoire. Dès lors il est urgent d’offrir davantage de qualifications, de compétences à la population active française. Cette ambition paraît être un minimum si nous voulons à nouveau créer des emplois bien rémunérés.

Les quelques pistes que nous proposons à cette fin :

- une anticipation, en systématisant l’accès privilégié à la qualification (transfert de compétences, complément, etc.) des publics déjà qualifiés mais très exposés avant qu’ils ne soient au chômage (salariés de site industriels fortement concurrencés, salariés de secteur en déclin, etc.)

- une deuxième chance systématique pour les personnes sorties de l’école sans qualification

- des expérimentations par territoires pour améliorer la formation initiale, valoriser l’expérience professionnelle

- responsabiliser les élus locaux, l’administration et les acteurs économiques dans la définition de stratégies économiques pour leur territoire

Publicité
Publicité
Participation Citoyenne Interne
Publicité
Publicité